Aux Antilles , on navigue plutôt de mouillage forain en mouillage forain , les séjours à quai ou en marina sont rares , un mouillage solide est donc souhaitable , j'utilise une ancre BRITANNY de 25 livres avec 40 m de chaîne de 8 mm.
Malheureusement il faut remonter tout çà à chaque fois car j'aime bien mouiller long , et ce souvent plusieurs fois dans la même journée. L'installation d'un guindeau électrique devient vite souhaitable si on est un peu paresseux mais entraîne un certain nombre de contraintes :
Mon choix s'était porté sur un guindeau LOFRANS X2 1000 W à axe vertical sans poupée qui s'est révélé pratique mais a du être remplacé au bout de 5 ans par le même modèle mieux protégé.
Si on veut mouiller plus long , on peut toujours rallonger avec de la squareline ou faire une épissure longue sur la chaine avec de la squareline qui passe assez bien dans le barbotin mais je n'en ai jamais eu l'usage.
Malgré la hauteur raisonnable de la baille à mouillage , on est tout de même obligé d'étaler la chaîne à la main ce qui n'est pas très pratique et peut même être dangereux.
L'étalingure est fixée en hauteur dans la baille à mouillage sur une cadène fixée sur la contre latte par l'intermédiaire d'un bout de 2 metres qui peut passer dans le barbotin et qui est relié à la chaine par un noeud de chaise , on peut donc facilement larguer la chaine en catastrophe depuis le pont avant.
Le guindeau est fixé sur une planche transversale de 40 mm d'épaisseur (2 planches de CTP de 20 mm collées à la résine époxy).
La planche est fixée par 6 boulons de 8 mm en travers et à l'arrière de la baille à mouillage sous la gouttière de retenue d'eau de celle ci.
Compte tenu de la faiblesse relative de cette fixation , la chaîne est toujours reprise sur un croc à chaîne fixé au bout amortisseur en nylon de 20 mm passant dans le davier de droite et qui est repris sur le taquet droit.
Sous et à travers la planche a été fixée une trompette en inox pour assurer le guidage de la chaîne et éviter l'usure de la planche.
Le moteur du guindeau est malheureusement monté dans la baille à mouillage , ce qui n'est pas l'idéal pour un équipement electrique et a entrainé sa mort prématurée. Les nouveaux modèles disposent d'un capot de protection qu'on espère étanche.
Le cablage du guindeau part de la batterie moteur dans le compartiment moteur pour arriver dans la baille à mouillage.
Il passe d'abord sous les planchers puis dans la banquette tribord puis dans un tube PVC sous l'équipet tribord de la couchette avant.
Les relais de commande sont à l'extrémité antérieure de l'équipet avant droit avec un trou de passage haut situé des câbles vers la baille à mouillage.
Le câblage est repris sur la batterie moteur par un disjoncteur 100 A situé sur le flanc droit du capot moteur. Ce disjoncteur n'est enclenché que lors de l'utilisation du guindeau pour éviter d'éventuels problèmes électrolytiques.
La prise de branchement de la télécommande avant est située à l'intérieur sur le vaigrage du plafond à droite du panneau avant , on peut donc la récupérer facilement depuis l'extérieur quand le panneau est ouvert.
Une autre télecommande de secours est fixée sur le coté de la table à carte , elle est donc acessible rapidement depuis le cockpit quand l'autre tombe en panne (coupure fréquente du fil spiralé et vu le prix de la télécommande complète avec un nouveau fil , j'ai simplement changé pour un fil ordinaire cablé sur la télécommande et une prise male femelle trois broches du commerce). J'ai gardé au plafond la prise d'origine femelle trois broches cablée (au cas ou).
Compte tenu de la protubérance du guindeau , l'ancien couvercle de baille à mouillage ne s'adaptait plus.
Il a donc été utilisé pour fabriquer un moule femelle (voir rubrique correspondante) qui a permis de mouler à la résine epoxy un nouveau capot incorporant une plaque de nid d'abeille pour la rigidité.
Le centre de ce capot a été évidé à la forme du guindeau , il a été fendu sur la ligne joignant l'entrée du barbotin et le davier , on y a placé un tube PVC de 40 mm pour simuler le passage de la chaîne.
J'ai recouvert le guindeau de 2 couches de papier bulle , puis de deux sacs poubelle , j'ai posé le nouveau capot bien centré à sa place dans la gouttière et j'ai stratifié sur les sacs poubelle quelques couches de tissu de verre.
Une fois la résine époxy polymérisée , la stratification a été complétée puis suivie de poncage et mastiquage , puis peinture et antidérapant au sable.
Le capot a été replacé sur ses charnières , il offre une surface en pente douce ne permettant pas aux écoutes de s'y accrocher.
Pour l'instant le problème du loquet de fermeture n'est pas résolu ce qui pourrait être ennuyeux en cas de chavirage.
Il faut bien sur toujours faire tourner le moteur quand on utilise le guindeau pour remonter l'ancre (un système de débrayage du barbotin avec frein permet de s'en dispenser lors du mouillage).
La consommation électrique du guindeau est élevée (1000 W donc 80 Ampères) , ce qui fait que la courroie de l'alternateur du vénérable YANMAR YM1 patinait ce qui a entrainé indirectement sa mort par indigestion après avalage du filtre mousse colmaté et donc le remplacement du YANMAR.
Ce problème n'existe plus depuis l'installation du nouveau moteur VOLVO 1S20 D1-20F 3 cylindres 18 CV qui a un alternateur très (trop ?) puissant entrainé par une courroie PolyV.
Il faut malheureusement toujours étaler la chaîne à la main dans le puits à chaîne ce qui est un peu dangereux , surtout ne pas oublier de mettre un slip avant cette opération toujours délicate vue la proximité du barbotin.
Le moteur étant dans la baille à mouillage , il est particulièrement exposé aux projections d'eau de mer , le guindeau a du etre remplacé au bout de 5 ans par un modèle plus récent du même type , mais il avait beaucoup servi.
Une bavette devait être installée sous le guindeau pour protéger le moteur électrique des projections d'eau salée lors de la remontée de l'ancre.
Le nouveau moteur est protégé par un carénage en principe étanche , ce qui devrait régler le problème.