J'ai pratiqué la chasse sous marine aux Antilles depuis une quarantaine d'années. A l'époque on pouvait encore chasser aux grenadines et il y avait beaucoup moins de hors bords rapides ou de scooters de mer.
C'est une activité dangereuse qui nécessite beaucoup de prudence et quelques amis et connaissances ont eu des accidents parfois graves ou mortels.
Pourtant il y a encore du poisson : je viens de voir ce que je crois être le plus grand barracuda jamais aperçu par moi (2 m environ) , il nageait tranquillement dans deux mètres d'eau et même si j'avais eu un fusil à moulinet , je ne me serais pas risqué à le tirer sans avoir de fusil pour le doubler.
Il est souhaitable d'avoir au moins un fusil long et un plus petit , éventuellement pneumatique pour assurer les grosses prises.
Le fusil long doit être doté de deux sandows et d'un moulinet. Les flèches de 6 mm sont rapides mais trop souples et avec moins de force d'impact , personnellement je préfère des flèches d'au moins 6,5 mm
Je n'étais pas précis avec un gros pneumatique qui a par contre une force d'impact très importante avec sa flèche de 8 mm.
L'ardillon des flèches doit être travaillé pour s'ouvrir librement sur les 30 premier degrés et ensuite rester bloqué , de ce fait l'ardillon reste ouvert une fois le poisson transpercé et la flèche ne peut plus ressortir. Ce façonnage n'est possible que si l'ardillon est monté sur une section ronde (sans méplats) de la flèche au niveau de l'axe de l'ardillon. On peut aussi relever un peu l'extrémité libre de l'ardillon pour faciliter son ouverture au retrait de la flêche.
Le petit fusil classiquement appelé "langoustier" mais interdit maintenant dans cet usage sert à doubler une prise. Il est attaché à la bouée avec un mousqueton rapide , on peut aussi préférer un petit fusil pneumatique dans la mesure ou la pêche des langoustes au fusil est maintenant interdite.
Une bouée de repérage , obligatoire , indispensable , mais pas obligatoirement suffisante (éviter les bidons façon flotteur de nasse pays). Je n'aime pas relier la bouée au fusil car les a coups des vagues nuisent à la précision du tir , j'attache un plomb au bout du fil de la bouée et en déplacement je pose le plomb sur mon dos , sinon je chasse autour de l'endroit ou j'ai posé le plomb
Une dague qui coupe bien dans un étui à la cheville : permet de se dégager d'un filin et d'achever rapidement les poissons.
Un accroche poisson : j'utilise du fil électrique rigide de 2,5 mm2 monté sur un mousqueton rapide accroché à la bouée.
Une combinaison de plongée si on reste à l'eau longtemps et l'inévitable ceinture de plomb si on veut pêcher à l'agachon.
Un masque et un tuba , bien sur , et un tube de dentifrice pour nettoyer la vitre du masque et éviter la buée.
Comme les fusils doivent rester relativement accessibles , par exemple pour doubler un poisson pris à la ligne , j'ai fixé en haut de la cabine arrière un tube PVC d'une longueur de 2m20 et d'un diamètre de 20cm. Ce tube permet d'avoir les fusils toujours facilement disponibles ainsi que le croc à poisson et la gaffe. De cette manière les ardillons ne s'accrochent pas dans le reste du matériel sur la couchette de la cabine arrière. Ce tube est suspendu à l'avant et à l'arrière du plafond de la cabine arrière dans le renfoncement de l'hiloire de cockpit
La bouée est stockée gonflée avec son accroche poisson dans la cabine arrière avec les caisses à accessoires de rechange : obus , sandows , poignée.
Les "cigarettes" et autre hors bords sont tellement rapides que maintenant on n'a plus le temps de les entendre venir. Les cayes peu profondes ne protègent pas des scooters de mer qui vont très vite et passent n'importe ou
La pêche sous marine est devenue un sport très dangereux et je préfère maintenant rester avec les souvenirs des jours anciens.